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[La philosophie du yoga possède une éthique, et] le deuxième grand principe indispensable est exposé dans le deuxième chapitre des Yogasûtra de Patañjali à l’aphorisme 16 est : «La souffrance à venir est à éviter.»

Cette idée peut paraître simpliste, mais [ce grand principe] insiste sur le fait qu’il est primordial de commencer par ne pas augmenter la douleur déjà existante. La souffrance peut exister en raison de comportement erroné, inadapté. […]   Il ne faut donc pas aggraver la souffrance. […]  Il convient d’essayer de la soulager  et […]  tout mettre en place pour éviter son retour. Cela peut conduire à une remise en cause très profonde des habitudes, des comportements, des automatismes psychologiques  […]  cette remise en cause [doit se faire en douceur] en respectant le principe de non-violence.  […] 
la première notion exposée dans cette éthique [de la philosophie du yoga] est simple, sans ambiguïté : ahimsa 
(la non-violence) [qu’on retrouve dans le YogaSūtra de Patañjali (*)  chapitre 2, aphorisme 35 : « l’hostilité disparaît autour de celui qui est fermement établi dans la non-violence. »].

Dans certains cours de sport, il est communément admis qu’il est nécessaire de se faire du mal, pour ensuite avoir un bienfait. En yoga, il n’en est rien. »

Article paru dans santé yoga HORS -SÉRIE octobre 2012, yogatherapie-grands-principes par Olivier Hamelin, (professeur de yoga et formateur de professeur de yoga)

 

 

: Patañjali est un sage indien divin des premiers millénaires. Il a plongé profondément dans le cœur, l’esprit et l’âme de l’homme, développé l’art du yoga en le présentant à l’humanité sous la forme du recueil classique des Yoga Sūtra  , recueil de 195 aphorismes (sūtra), phrases brèves, laconiques, destinées à être facilement mémorisées. Ce texte qui comprend 1161 mots est la base du système philosophique appelé yoga.

Qu’est-ce que la santé, qu’est-ce que la maladie ?

« Notre vision de nous-mêmes est ancrée dans la fragilité, la vulnérabilité. Nul ne serait à l’abri des microbes omniprésents, ni de la menace des «maladies graves». Dans ce contexte, si on ose évoquer un état où, outre l’absence de la maladie et d’autres maux éventuels, la maladie n’est simplement pas possible, alors on passe pour un fou, ou au mieux, un doux rêveur.

Cependant, selon les Yoga Sûtras de Patañjali (*), non seulement cet état est possible, mais il est notre état naturel. Nous sommes faits pour vivre dans cet état de pleine santé permanente. […] La maladie et le mal-être surviennent lorsqu’il y a déconnexion entre la matière et l’être profond. […] C’est la confusion totale entre celui qui est maître, notre être profond (« svamisakti» – sûtra II.23) et celui qui pense être maître, notre matière (« svasvakti » – sûtra II.23). Sur ce point Patañjali est catégorique : notre souffrance n’a pas d’autre cause, sûtra II.24 tasya hetuh avidyâ, « cette confusion est la cause de toute souffrance ». […] L’être humain qui vit à travers une matière coupée de la conscience est comme un explorateur qui a perdu sa boussole. […] L’être humain épuise donc les ressources de sa matière, en se reposant uniquement sur elle pour savoir comment avancer, vers qui se tourner, où aller. […] Limitée, elle ne peut pas assumer le rôle de guide, de source de savoir, qui est en principe celui de la conscience. […] Il n’est pas étonnant que cette matière finisse bien souvent malade. […] Il n'est pas facile de s'abandonner à la conscience. […] Lorsqu'on n'est pas prêt à faire ce grand pas, à s'abandonner à la conscience, […]on peut avoir besoin d'une yoga thérapie de compensation. Tous les outils du yoga tels que les postures, la respiration, et la méditation peuvent alors être très utiles pour apaiser la souffrance de notre matière. […] Il peut être très utile et agréable de soulager la raideur de la nuque à la fin d'une journée stressante à l'aide d'une posture de yoga, ou d'utiliser la respiration pour s'endormir paisiblement le soir.  […] Les outils du yoga permettent de calmer et maîtriser le corps, les émotions et le mental, d'apaiser le "bruit" intérieur. Avec sa matière ainsi apaisée, on peut être à l'écoute de son être profond, de sa "voix" intérieure. […] La pleine santé s’atteint, nous explique Patañjali (*), lorsque toute notre matière vibre selon notre être profond, notre conscience. […] La maladie n'a plus sa place. »   par Marc Beuvain, professeur de yoga, article du journal santé yoga HORS -SÉRIE paru en octobre 2012.  

 

« Si quelqu’un rencontre des difficultés de santé, le chemin qui ira de la maladie vers ‘‘la pleine forme’’ n’est pas une autoroute, mais plutôt une succession de petites départementales, avec des étapes intermédiaires où il sera nécessaire de faire le point. A chacune de ces étapes, le professeur évaluera l’évolution de l’élève et déterminera un nouvel objectif à atteindre à l’aide de moyens adaptés, spécifiques. Pour résumer, l’enseignant propose des outils individualisés à l’élève. Ces outils permettent un progrès. » Olivier Hamelin, (professeur de yoga et formateur de professeur de yoga)

 

« Du grec, ‘‘thérapeutes’’, soigner, prendre soin, le thérapeute ne guérit pas, il soigne. Son rôle est de créer, ou de permettre les meilleures conditions pour que la guérison puisse advenir. […] La yoga thérapie est en plein essor. […] Le Dr Christophe André en fut le pionnier à l'hôpital Sainte-Anne à Paris. […] cette façon de soigner qui s’intéresse plus au patient qu’au symptôme, [qui s’intéresse plus] à la cause qu’à ses effets. La yoga-thérapie s’adapte à l’individu, c’est là en grande partie sa force. Et c’est finalement dans la mesure où il prend soin, que le yoga contribue à guérir. » Isabelle Clerc, Rédactrice en chef du mensuel santé yoga, édito du HORS -SÉRIE de octobre 2012

 

Patañjali (*) dans son traité fondateur du yoga, le Yogasûtra, (au premier chapitre, deuxième aphorisme : YS.I.2) donne dans sa première définition : le yoga c’est l’arrêt des pensées périphériques, l’arrêt des fluctuations du mental, l’arrêt du jeu des émotions.

* : Patañjali est un sage indien divin des premiers millénaires. Il a plongé profondément dans le cœur, l’esprit et l’âme de l’homme, développé l’art du yoga en le présentant à l’humanité sous la forme du recueil classique des Yoga Sūtra  , recueil de 195 aphorismes (sūtra), phrases brèves, laconiques, destinées à être facilement mémorisées. Ce texte est la base du système philosophique appelé yoga.

 

Bien souvent, l’arrêt de la souffrance, la désunion d’avec la maladie passe par la décision d’exister en dehors de la souffrance de la maladie, de ne plus vivre à travers ses symptômes, mais de vivre mieux : en vitalité, dans l’essentiel et l’autonomie, avec confiance (Śraddha) pour enfin Être !

 

 

« Ce sens convient tout à fait à la yoga- thérapie : arrêter et faire régresser la maladie, se séparer, se désunir de tout trouble fonctionnel ou organique. Patañjali lui- même le précise en citant comme premier obstacle au yoga "vyâdhi", la maladie (YS. I. 30). […] Il est essentiel pour [celui qui transmet le yoga] de s’assurer que son élève est en bonne santé et si tel n’est pas le cas, son premier objectif sera de l’aider à se rétablir. La yoga-thérapie n’est donc pas une nouveauté. Elle est née en même temps que le yoga. […] Aucune démarche en yoga ne doit aggraver la santé : heyam duhkham anâgatam (YS. II. 16) la souffrance à venir est à éviter. Avant de soulager, d’abord ne pas aggraver. » par Bernard Bouanchaud, professeur de yoga, article du journal santé yoga HORS -SÉRIE paru en octobre 2012.

  

« C’est un long chemin sur lequel la progression est graduelle. […] La première étape est la première des sept sagesses du yoga heya (YS. II. 27) : reconnaître que quelque chose doit changer, doit être éliminé de ma personnalité […]

 

« Lorsque la maladie ou l’accident est là, c’est un devoir de tout faire pour guérir son corps physique, mais aussi et surtout son psychisme c’est-à- dire le faire évoluer.» par Bernard Bouanchaud, professeur de yoga, article du journal santé yoga HORS -SÉRIE paru en octobre 2012.